De nombreux employeurs suspendent leurs plans d’embauche. Ceux qui recrutent pour le secteur du tourisme seront peut-être les plus durement touchés à court terme. TUI, Virgin Atlantic et EasyJet ont tous annoncé des gels de recrutement en raison de fortes réductions des réservations et de nombreux acteurs mettent leurs employés en congés partiel dans le but d’atténuer un ralentissement financier causé par COVID-19.
Selon les données de certains experts (WaveTrackR ) on remarque une baisse de 19% des candidatures en janvier par rapport à janvier 2019 et une réduction massive de 47% des candidatures en février par rapport à février 2019 (cf.prochain baromètre de Peoplexpert). Cela semble certainement indiquer que les demandeurs d’emploi sont de plus en plus réticents à s’engager dans le processus, peut-être en raison d’une combinaison du désir de rester dans la sécurité de leur emploi actuel en période d’incertitude et des préoccupations concernant la nature face à face du processus de recrutement.
L’industrie française connait aujourd’hui une crise inédite. Airbus, Saint-Gobain, Total, Vinci… plusieurs géants français ont prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure de respecter leurs objectifs pour 2020 ou devraient réduire drastiquement leurs investissements en l’occurrence les recrutements.
Les entreprises françaises les plus affectées sont celles qui détiennent des sites en Chine, ou dont les chaînes de production dépendent. Ainsi, le groupe français spécialisé dans l’industrie électrique Schneider Electric indique que son usine de Wuhan, qui représente 15% de son activité, est toujours à l’arrêt, et prévoit d’enregistrer 300 millions d’euros de pertes sur son chiffre d’affaires du premier trimestre 2020. Le premier trimestre de Suez sera également fortement impacté. Le géant français de la gestion de l’eau et des déchets devrait perdre 30 à 40 millions d’euros sur son chiffre d’affaires du début d’année. Ce recul s’expliquerait par la mise à l’arrêt momentanée de six incinérateurs chinois gérés par la société française, qui représentent 7 à 8 % de son activité.
Les sites dont les débouchés sont intégrés dans des chaînes de production internationales prennent le risque de perdre à terme leurs marchés. La pérennité de nombreuses entreprises à rayonnement international et, surtout, de leur réseau de sous-traitance est donc en question. »
En parallèle, des dispositifs de soutien exceptionnels ont été actionnés par le gouvernement pour soulager la trésorerie des entreprises touchées. Chaque entreprise en difficulté sera donc normalement accompagnée. Mais qu’en sera t-il pour les PME et TPE à la fin de la crise sanitaire ?
Au final, nous avons eu une très bonne année sur le front de l’emploi, mais peut être trop bonne pour perdurer, au vu du contexte : des entreprises qui peinent à recruter, mais pour autant, une productivité qui décélère, ainsi qu’une durée du travail et des salaires qui stagnent. Quoi qu’il arrive, même dans le meilleur scénario envisageable, le coronavirus aura forcément une incidence sur notre PIB, avec des effets sur l’industrie, le tourisme, l’hôtellerie et les transports. Il y aura certainement un rebond, mais l’année 2020 restera inéluctablement marquée par le premier semestre.
Sources : france3-régions,capital, gregsavage.com,techniques-ingénieurs et peoplemanagegment.co.uk