« Une expérience qui m’ouvre l’esprit »
Stéphane Margiocchi est titulaire d’un DEA en Physique (Paris VI) et d’un Mastère en Marketing (ESC Rouen). Il a tout d’abord été responsable de centre de profit chez Altran, où il a recruté et encadré une trentaine d’ingénieurs en prestation chez de nombreux grands groupes industriels comme Renault, PSA ou Safran. Il fut ensuite responsable du recrutement France du groupe Geci International, bureau d’étude intervenant pour les grands donneurs d’ordres des secteurs aéronautique, automobile et naval. Il a créé Peoplexpert en 2005 et en occupe actuellement la fonction de gérant.
L’interview de Stéphane Margiocchi (10/06/14) :
Bonjour Stéphane, vous êtes dirigeant du cabinet PEOPLEXPERT. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai commencé mon parcours par une maîtrise en Physique Fondamentale à l’Université Pierre et Marie Curie de Paris que j’ai complété par un DEA en Optique à Orsay. J’ai opté ensuite pour un Mastère en Marketing à l’ESC Rouen dans l’idée de compléter ma formation et m’ouvrir ainsi plus de portes, puis j’ai démarré ma vie professionnelle chez Altran en tant que Responsable de Centre de Profil. J’y ai fais mes premières armes en recrutement (50% de mon temps) puis j’ai intégré le groupe Geci International en tant que Responsable Recrutement France pour me consacrer totalement à ce métier. Après avoir recruté des profils extrêmement divers au cours de ces 2 expériences, chaque fois pour une multitude de grands groupes français et internationaux, j’ai décidé de créer Peoplexpert en 2005.
Comment en êtes vous arrivé au recrutement ?
Je n’ai jamais anticipé ce choix. A la fin de mes études j’ai cherché un emploi qui puisse me permettre de concilier mes compétences techniques avec mon fort besoin de contacts et de relations humaines. De forums en forums j’ai fini par découvrir par hasard le métier de Responsable de Centre de Profit, sorte de job hybride avec 50% de recrutement et 50% d’activité commerciale. J’ai tout de suite accroché et je me suis passionné. De fil en aiguille j’ai progressivement réduit mon activité commerciale pour me spécialiser à 100% sur le recrutement, partie qui me captivait le plus.
Qu’est-ce qui vous motive à faire ce job ?
Deux facettes complémentaires sont à la source de ma passion pour ce métier.
Tout d’abord j’aime le contact, j’aime connaître la vie de mes contemporains, j’aime découvrir de nouveaux métiers, de nouvelles personnalités, de nouvelles motivations, de nouvelles passions. Quoi de mieux pour y parvenir que de travailler dans le recrutement ? Je ne sais pas de quelle nature étaient les relations humaines dans le passé, mais je constate que de nos jours il est très difficile de communiquer réellement les uns avec les autres. D’autant plus lorsque l’on se connaît à peine. Grace à ce métier j’ai la chance de disposer durant 2 heures d’une fenêtre grande ouverte chez de parfaits inconnus. C’est une expérience incroyablement riche, qui m’ouvre l’esprit, augmente considérablement mon référentiel de vie, et me permet de rencontrer régulièrement des candidats captivants.
Ensuite, je crois que je possède en moi un petit côté « Robin des Bois ». J’ai tellement vu des gens désagréables, démotivés et inhumains, tenir des fonctions stratégiques dans l’entreprise que je suis porté par l’envie d’aider ceux qui le méritent vraiment, ceux qui travaillent sérieusement, dans le respect des autres et…avec le sourire ! Ils sont nombreux, mais n’ont pas toujours face à eux des gens suffisamment attentifs pour les remarquer et les valoriser.
Comment singularisez-vous votre approche et comment vous attachez vous à créer une vraie différence dans le métier ?
Nous sommes un cabinet avec deux fortes spécialisations, l’ingénierie et l’immobilier. Ces deux secteurs sont parfaitement connus et maîtrisés en interne par le biais d’une longue expérience opérationnelle qu’il n’est pas simple de retrouver ailleurs. Même si j’aime défendre l’idée qu’un vrai bon recruteur doit être capable de recruter tous types de profils pour tous secteurs d’activités, ce qui est je pense notre cas, il est tout de même rassurant pour nos clients d’avoir des repères solides. J’insiste cependant sur le fait qu’on ne réalise pas un bon recrutement seulement parce que l’on connaît parfaitement un secteur d’activité ou parce que l’on est un expert technique dans son métier. On réalise un bon recrutement parce que l’on sait, par expérience et par sensibilité, reconnaître le vrai talent qui se cache dans une multitude de candidats.
Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté au quotidien ?
Paradoxalement, alors que le contexte économique actuel est loin d’être florissant, le marché de l’emploi sur le secteur de l’ingénierie est tendu. Certaines compétences sont rares et les candidats concernés ont souvent la possibilité d’étudier plusieurs offres avant de se décider. Bien avant de pouvoir les sélectionner, il faut tout d’abord trouver ceux qui répondent sur le papier aux attentes de nos clients. Ce n’est pas simple. Cela demande beaucoup de temps et d’investissements. D’autre part, nous ne devons jamais oublier que notre image est intimement liée dans l’esprit du candidat à celle de nos clients. Nous devons donc toujours être irréprochable et véhiculer des valeurs saines. Enfin, l’exercice de l’entretien est toujours périlleux et il nous faut sans cesse redoubler d’attention pour identifier à coup sûr la perle rare.
Quelle réponse y apportez-vous ?
Chaque mission qui nous est confiée est systématiquement considérée comme 100% nouvelle en interne, même lorsque le profil demandé est très proche d’une précédente recherche. La solution de facilité pourrait consister à essayer coûte que coûte de repositionner les profils déjà « en catalogue », pour gagner du temps. Nous ne fonctionnons jamais ainsi. Nous repartons systématiquement à zéro et épluchons à chaque fois, encore et encore, de façon très méthodique, l’ensemble de nos moyens de sourcing. Le meilleur candidat détecté hier n’est pas forcément celui de demain. D’autres profils encore plus pertinents peuvent se présenter. Il nous semble inconcevable de ne pas mettre toutes les actions en œuvre pour les identifier. Et tout ceci se fait de façon très rapide, il suffit d’être très bien organisé. Ce mode de fonctionnement dynamique et réactif nous assure d’une chose : si nous n’avons pas trouvé le profil recherché, alors il est très peu probable que nos éventuels concurrents y parviennent. Cela se vérifie quasi systématiquement sur le terrain. Il est en effet très rare que nous ne finalisions pas une mission, qu’il y ait concurrence ou pas.
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