Quelques conseils pour réussir son entretien

1) La trame d’ensemble
Le plus simple : détailler vos expériences dans l’ordre chronologique, de la plus ancienne à la plus récente
Sauf si votre interlocuteur vous demande de procéder autrement ou que le contexte l’impose, il est souvent plus simple de respecter l’ordre chronologique lorsque vous détaillez vos expériences : partir du plus ancien et remonter progressivement vers le plus récent. C’est le seul réel moyen d’offrir au recruteur la possibilité de comprendre votre évolution personnelle et professionnelle. Cela témoigne également d’un sens de l’organisation et d’un souci de clarification.
Et puisqu’il faut bien commencer par quelque chose, vous pouvez débuter votre présentation en introduisant la méthodologie que vous allez employer par une ou deux phrases synthétiques :
« Si vous êtes d’accord je propose de me présenter de façon chronologique. J’insisterai sur les points qui me semblent importants et passerai plus rapidement sur ceux qui le sont moins, sauf bien sûr si vous souhaitez obtenir plus de détail sur certaines expériences »
Pour les jeunes diplômés, n’hésitez pas à débuter à partir du Bac en détaillant ensuite chaque année ayant eu un intérêt particulier pour vous (spécialisation, filière, stage…). Pour les expérimentés, citez rapidement votre formation de base pour information, parlez éventuellement en quelques mots d’un ou deux stages qui se sont révélés être significatifs, mais détaillez surtout vos expériences professionnelles majeures.
Pour que cette présentation soit la plus pertinente possible pensez à justifier vos choix d’évolution (choix de formation, de spécialisation, de stage, d’emploi ou de société…) : vous ne devez pas avoir subi votre carrière mais l’avoir construite. L’idéal pour cela est de parvenir à créer un fil conducteur reliant chacune de vos expériences avec celle qui la précède. N’invoquez pas pour autant des raisons imaginaires ! Un candidat transparent qui assume ses décisions passées, même lorsqu’elles n’ont pas porté leurs fruits, sera toujours plus apprécié qu’un autre qui tente coûte que coûte de faire croire qu’il réussit tout ce qu’il entreprend alors qu’à l’évidence ce n’est pas vrai.
Pour formaliser tout ceci voici un exemple de trame, certes très scolaire mais néanmoins efficace, pouvant potentiellement être utilisée pour détailler vos expériences professionnelles significatives (pour les autres passez plus rapidement) :
a. Nom et activité de l’entreprise, durée de l’expérience
b. Sujet(s) confié(s) et objectif(s)
c. Détail chronologique de votre activité tout au long de cette expérience.
d. Bilan final par rapport aux objectifs initiaux
e. Valeur(s) ajoutée(s) à l’entreprise
f. Valeur(s) ajoutée(s) à titre personnel
g. Impact de cette expérience sur vos orientations futures (=> fil conducteur).
Exemple concret (sur un stage) :
a) J’ai fais mon stage de dernière année d’école de commerce chez France Télécom, à la direction des ventes. Ce service commercialisait des produits de communication à destination des grands comptes. Ce stage a duré 6 mois.
b) Le sujet était : « Mise en place d’un site Internet dédié à l’étude en temps réel des ventes ». Mon objectif consistait à étudier ce que devait contenir précisément ce site puis à le développer. (développer si nécessaire).
c) J’ai tout d’abord lu beaucoup de documents pour comprendre l’organisation du service ainsi que les produits qu’il vendait. Ensuite, j’ai rencontré les différents interlocuteurs afin de savoir en détail ce qu’il attendait d’un tel site : quels étaient les valeurs et les produits significatifs, quels étaient les délais à respecter, quelle méthode de restitution était préférable… Ensuite, j’ai programmé le site. Pour cela, j’ai appris le langage html etc. (continuer en développant).
d) A la fin de mon stage j’avais atteint mon objectif : le site fonctionnait et était très utilisé. (développer si nécessaire).
e) Mon responsable de stage était très satisfait du résultat. Grâce à mon travail, il dispose maintenant d’un outil performant qu’il n’avait pas avant, et mes compétences lui ont été très utiles. (développer si nécessaire).
f) En ce qui me concerne, j’ai beaucoup apprécié à la fois le sujet sur lequel je suis intervenu, mais également l’ambiance de travail et les relations avec les autres employés. (développer si nécessaire).
g) Cette expérience m’a conforté dans mon envie de travailler dans le développement d’outils lié à Internet, c’est pourquoi j’ai postulé dès le début de ma recherche d’emploi sur des postes similaires. (développer si nécessaire).
Il est très important de prendre le temps de détailler votre travail, quasiment « au jour le jour ». Trop de candidats effectuent des présentations éclairs, en quelques mots, qui donnent l’impression fausse qu’ils n’ont rien fait de concret. Ils résument 3 ans de travail en 2 phrases. Sans prendre 3 ans pour faire la votre (!), sachez qu’aucun recruteur ne peut tout connaître de chaque entreprise et de chaque métier. Si vous ne lui expliquez pas ce que vous avez fait, il ne pourra pas le deviner. C’est donc bien à vous de mettre en valeur vos compétences et votre expérience, et de rendre tout ceci parfaitement compréhensible.
Pensez à donner votre position par rapport au poste proposé
Lorsque votre présentation est terminée, une fois que vous avez balayé méthodiquement l’intégralité de votre parcours professionnel, n’hésitez pas à donner votre point de vue sur le poste à pourvoir. En donnant ainsi votre opinion vous vous positionnerez comme quelqu’un de réfléchi, qui sait peser le pour et le contre, et qui ne se jette pas sur le premier poste proposé. Donnez votre opinion à la fois sur la valeur ajoutée que vous pourriez apporter à l’entreprise qui recrute, ainsi que sur les bénéfices que le poste pourrait vous apporter. Attention cependant à rester sincère ! Il n’y a rien de pire qu’un candidat qui vous explique, le visage marqué par l’ennui et la déception, que le poste l’intéresse beaucoup. Si vous n’êtes pas intéressé, ne dites rien et éludez cette tirade. Il faut toujours ménager la susceptibilité du recruteur.
2) Les fondamentaux à respecter
Adaptez votre présentation aux attentes de votre interlocuteur
S’il est souvent préférable de détailler chronologiquement sa présentation, il est avant tout indispensable de suivre les recommandations du recruteur. S’il vous demande de procéder autrement, faîtes le ! Adaptez-vous, quitte à revenir à votre chronologie un peu plus tard si vous sentez au cours de l’entretien que vous perdez le fil. De même, n’insistez jamais sur les points qui l’ennuient au risque de l’agacer (certains sont de véritables experts dans ce domaine…). Détaillez évidemment plus longuement ceux qui l’intéressent.
Comportement d’ensemble
N’oubliez pas que vous êtes invité
Vous devez donc respecter les règles d’usages :
– connaître l’entreprise qui vous reçoit,
– être correctement habillé,
– vous présenter à l’heure (et toujours prévenir en cas de retard),
– éteindre votre portable !!!
A éviter : décrocher son portable durant l’entretien… (déjà vu)
Faites preuve d’ouverture d’esprit
Soyez attentif, intéressé et curieux. Posez des questions, mais conservez toujours un certain recul. Attention par exemple à ne pas poser des questions sans intérêt simplement pour en poser une. Ce serait immédiatement perçu.
Sachez écouter votre interlocuteur sans l’interrompre (même s’il se permet de le faire)
C’est très désagréable ! C’est bel et bien le recruteur qui dirige l’entretien et vous qui répondez à ses questions, pas l’inverse. Sauf s’il le préconise (ce qui est peu probable).
Attention au regard fuyant
Faites le test avec une relation : parler face à quelqu’un qui regarde ailleurs ou baisse les yeux est très déplaisant. Il ne s’agit pas de fixer en permanence le recruteur, ce qui est tout aussi pénible, mais de savoir trouver le juste milieu.
Contrôlez votre gestuelle
Par exemple, évitez le stylo clic-clac qui passe de main en main ou que vous faites tourner entre vos doigts…
Attention à la prise de notes
Celle-ci doit être maîtrisée. Vous ne devez pas passer l’intégralité de l’entretien à noter tout ce que vous entendez parce que du coup vous ne regarderez plus votre interlocuteur. Par contre il sera toujours pertinent d’écrire les informations clés, d’une part pour ne pas se faire piéger par la suite, d’autre part pour s’offrir la possibilité de revenir plus tard en détail sur les tenants et les aboutissants du poste. Dernier conseil : préférez un bloc-note classique ou un cahier à …un paquet de post-it (déjà vu).
Ne lisez pas votre CV
Outre le fait qu’une fois encore vous ne regarderez pas votre interlocuteur, il n’y a rien de plus curieux qu’un candidat qui se présente en entretien sans connaître son propre parcours. Est-ce bien la bonne personne que nous avons en face de nous ou l’un de ses amis ? Difficile en tout cas d’en déduire que celle-ci se passionne pour ses activités professionnelles.
Assurance et conviction
Rassurez votre interlocuteur sur votre capacité d’adaptation et votre potentiel. Montrez que l’on peut avoir confiance en vous. Une des clés à connaître est de savoir remplacer le « je ne sais pas faire ce que vous me demandez mais… » par le « je n’ai pas encore eu l’opportunité de faire ce que vous me demandez et… ». Tant que la requête du recruteur reste de l’ordre du possible vous devez savoir vous adapter. En tout cas vous devez être persuadé de pouvoir réussir. Évidemment si l’on vous demande l’impossible il vous faut réagir et expliquer que ce n’est pas dans vos compétences. Vous devez rester crédible.
Motivation
Montrez de l’intérêt pour le poste proposé et une réelle motivation pour travailler. La motivation est l’une des clés les plus fortes pour convaincre un recruteur. Un candidat correspondant moyennement au poste mais sincèrement motivé aura toujours un poids plus important qu’un autre aux compétences idéales mais traînant les pieds. Si vous voulez ce poste, faites-le savoir.
3) Les erreurs à éviter
Aborder trop rapidement les aspects salaires ou congés
Même si ces sujets ont leur importance, n’oubliez pas que pour le recruteur vous êtes là avant tout pour travailler. L’idéal est donc d’attendre qu’il en parle. S’il ne le fait pas et qu’il vous faut absolument des réponses, soyez prudent et diplomate.
Se croire indispensable et irremplaçable
Tout bon employeur dispose souvent de plusieurs solutions, même sur les profils
les plus délicats à pourvoir. Et dans tous les cas il préférera toujours remettre à plus tard un recrutement plutôt que d’intégrer un élément prétentieux.
Paraître désinvolte et blasé
Même si vous êtes très sollicité, même si vous avez eu quelques mauvaises expériences lors de vos entretiens passés, essayez de rester courtois et intéressé à chaque nouveau contact. Même s’il n’y a pas d’adéquation au final, il sera toujours préférable d’être en bon terme avec un recruteur dont vous pourriez avoir besoin plus tard.
Ne pas venir au rendez-vous sans prévenir
Ce type de comportement est très peu apprécié des recruteurs car un candidat qui ne vient pas c’est un créneau bloqué inutilement. Procéder ainsi est le meilleur moyen de se faire black-lister dans une entreprise, et de courir le risque de faire circuler une mauvaise image de soi sur le marché (dans certains secteurs d’activité le monde du recrutement n’est pas si grand que cela).