Discriminer nous coûte trop cher !

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Notre réunion cette semaine avec  l’association A compétence égale nous a amené à nous intéresser de plus près au coût social de la discrimination. Un rapport détaillé publié par France stratégie montre l’impact de ce phénomène sur le marché du travail. La réduction des discriminations représente une vraie réserve de croissance.

De quoi parle-t-on concrètement lorsque nous utilisons le terme discrimination et qui est concerné? Il est important avant toute chose de bien définir ce « grand mot ».

Selon  la législation française (modifié par LOI n°2016-1547 du 18 novembre 2016 – art. 86), constitue une discrimination directe une situation dans laquelle une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne l’aura été, dans une situation comparable. A ce jour une vingtaine de critères de discrimination (« critères prohibés ») sont fixés par la loi : origine, sexe, situation de famille, grossesse, apparence physique, particulière vulnérabilité résultant d’une situation économique apparente ou connue de son auteur, patronyme, lieu de résidence, état de santé, perte d’autonomie, handicap, caractéristiques génétiques, mœurs, orientation sexuelle, identité de genre, âge, opinions politiques, activités syndicales, capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée.

Les discriminations sont présentes dans toutes les composantes de la vie sociale (accès aux soins, à la justice, aux services, au logement, etc.), mais le Défenseur des droits rappelle que plus de la moitié des dossiers de réclamations concernent l’emploi (54,3 %). Dans ce domaine, être une femme reste le premier facteur de discrimination en France. Les écarts inexpliqués y sont particulièrement marqués : taux d’activités inférieurs de dix points à ceux des hommes, temps partiels supérieurs de vingt points, probabilité la plus faible d’accéder aux 10 % des salaires les plus élevés, et écarts de salaires non justifiés de l’ordre de 12 %. Les femmes continuent donc d’être les premières victimes des inégalités sur le marché du travail.

Elles sont suivies de près par l’ascendance migratoire. Les hommes descendants d’immigrés africains/Maghreb  ont une probabilité d’être au chômage supérieure de sept points aux hommes sans ascendance migratoire. Pour comparaison, ce chiffre est de trois pour les natifs des DOM. Quant à leurs chances d’accéder à un CDI à temps plein, elles sont au niveau… de celles des femmes. Comparé au sexe et à l’origine migratoire, le lieu de résidence n’apparaît pas en revanche comme un facteur explicatif massif d’inégalité d’emploi.

150 milliards c’est le coût des discriminations à l’embauche.

Un manque à gagner de l’ordre de 3% à 14% du PIB

Que gagnerait la société dans son ensemble si le recrutement des chefs d’entreprises était élargi aux femmes, si les talents étaient reconnus dans toute leur diversité et tous les hauts potentiels pleinement employés ? C’est pour apporter une réponse (chiffrée) à cette question que le rapport de France Stratégie estime finalement le gain attendu d’une réduction des écarts inexpliqués, écarts qui sont donc considérés ici comme autant de réserves de croissance inutilisées. Ce calcul, très détaillé, est consultable à partir de la page 64 du rapport.

La réduction de ces écarts en matière de taux d’emploi et d’accès aux postes élevés permettrait un gain de 6,9%  du PIB, note l’étude, qui relève que ce « manque à gagner » procède de « l’exclusion du marché du travail d’une partie de la population en âge de travailler ».

Toujours selon ce même rapport, des travaux américains (non cités explicitement) ont également montré que l’enjeu économique de la question pouvait être considérable : l’amélioration de l’accès des femmes et des noirs aux postes essentiellement occupés par des hommes blancs serait à l’origine de 15 % à 20 % de la croissance des États-Unis depuis les années soixante.

Et si chacun d’entre-nous détenait la baguette magique permettant d’inverser la courbe du chômage et de booster notre croissance ? C’est peut être là une vision utopique, mais il est difficile de ne pas croire qu’avec une meilleure égalité des chances nous ne pourrions pas changer notre monde.

Source : http://www.strategie.gouv.fr/publications/cout-economique-discriminations

 

Classement des MBA 2017 : l’Insead français confirme sa première place mondiale

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Copie de l’article paru sur Le Monde le 30.01.2017

L’Insead consolide sa première place dans le classement 2017 du Financial Times pour ses programmes de master of business administration (MBA). Pour la deuxième année d’affilée, l’Institut européen d’administration des affaires termine en tête, devançant les universités américaines Stanford, Harvard (qui termine 4e, après avoir été détrônée l’an dernier) et de Pennsylvanie et l’anglaise Cambridge, selon le quotidien britannique.

L’école établie en France, à Fontainebleau, et à Singapour dit dans un communiqué avoir obtenu « d’excellents résultats dans plusieurs catégories prises en considération par le Financial Times, incluant la progression de carrière des anciens élèves, la diversité internationale et le développement d’idées innovantes ».

Le salaire annuel trois ans après le diplôme, critère majeur

HEC perd par contre quelques places (passant du 15e au 20e rang), l’Edhec en gagne dix (74e contre 84e en 2016), et l’EM Grenoble est la dernière française classée, terminant 92e (+ 2 par rapport à 2016).

Rang en 2017 Rang en 2016 Etablissement Pays Salaire annuel (en $)
1 1 Insead France 167 657
20 15 HEC Paris France 132 073
74 84 Edhec Business School France 113 502
92 94 Grenoble Ecole de Management France 101 596

Destinés aux cadres expérimentés, les MBA, inventés en 1908 par Harvard, sont des diplômes internationaux de haut niveau dans le domaine du marketing, de la finance, du management ou des ressources humaines. L’étude du Financial Times prend en compte vingt paramètres, comme le taux d’emploi à la sortie, la part de femmes, la diversité de pays d’origine des diplômés. Le salaire annuel trois ans après l’obtention du diplôme est l’un des critères qui pèsent le plus dans le classement.

Rang en 2017 Rang en 2016 Moyenne sur 3 ans Etablissement Pays Salaire annuel (en $)
1 1 2 Insead France / Singapore 167657
2 5 4 Stanford Graduate School of Business US 195322
3 4 3 University of Pennsylvania: Wharton US 181634
4 2 2 Harvard Business School US 178113
5 10 9 University of Cambridge: Judge UK 164462
6 3 4 London Business School UK 154567
7 6 6 Columbia Business School US 172624
8 12 11 IE Business School Spain 168923
9 8 9 University of Chicago: Booth US 168200
10 16 11 Iese Business School Spain 147596